Un film de Gwenaël Breës | 2002 | 44′
Trois mots qui se déclinent autour de l’histoire d’une saga immobilière: l’implantation des bâtiments du Parlement européen au coeur de Bruxelles… “Façadisme” : pratique architecturale consistant à intégrer une ancienne façade dans un bâtiment moderne. “Choucroute” : terme architectural, désigne une conserve patrimoniale devenue anachronique en cours de fermentation urbanistique. “Façadisme démocratique” : pratique politique consistant à intégrer un apparat démocratique dans un ensemble qui ne l’est pas…
“Bruxelles cultive l’art sans pareil d’un accueil simple et chaleureux, grâce à l’atmosphère que seuls savent créer les Bruxellois”. Cette phrase de Jacques Delors, l’ancien Président de la Commission européenne, s’affiche sur des panneaux géants à Bruxelles. Ce film s’attache plus précisément à l’histoire d’un voisin encombrant, arrivé en 1992 à Bruxelles : le Parlement européen, alias le “Caprice des dieux”.
C’est au terme d’une longue saga politico-immobilière que cette “Maison de tous les citoyens européens” s’est implantée dans les murs d’un prétendu “Centre international de congrès”, en plein cœur de la ville. Ici, la parole se calcule en secondes et chaque jour quelques 626 députés, des centaines d’assistants, questeurs, fonctionnaires et autres agents s’agitent dans un colossal ensemble de 370.000 m2, censé symboliser l’entente entre les peuples.
Mais l’entente avec le peuple du quartier est une affaire plus difficile !
Et l’élargissement politique à dix nouveaux pays membres annonce aussi… un élargissement immobilier.