Entre juin et septembre 2003, l’association « Art on cows » organise à Bruxelles ce qu’elle appelle la plus grande exposition d’art en plein air d’europe : la Cow Parade. Ce sont 187 vaches en plastique moulé (grandeur nature) décorées par des artistes que cette exposition rassemble dans les zones commerciales et touristiques de la ville.
« Art, fun and charity », une grande exposition (art) accessible à tous (fun) pour la bonne cause (charity) fonctionne comme suit. Un « mécène » achète une vache pour la maudite somme de 4250 Euros. Il la fait décorer par un « artiste » (Ministre de la Région wallonne, enfants de journalistes…). La vache est exposée dans la rue pendant 3 mois vissée à un socle de pierre. À l’issue de cette exposition, elle est vendue aux enchères. 33% des bénéfices de la vente vont à des fondations d’aides à l’enfance. Les autres 67 % retournent dans la poche des différents investisseurs (mécènes, Cow Parade, Art on cows).
Tout un poème financier savamment orchestré par de joyeux penseurs en marketing et abondamment déclamé par une presse qui rêvait du feuilleton de l’été. Face à ce matraquage médiatique à sens unique du côté ludique de l’amusement et amusant du ludique, nous avons tenu à travers un journal titré « Fart on co’s » (péter sur les compagnies) à recontextualiser ce type d’évènement. C’est-à-dire à rendre visible l’idéologie qui la véhicule et qu’elle véhicule, l’aspect publicitaire et sécuritaire qu’elle cache, ses conséquences sur la ville (le parrain du projet est un important promoteur immobilier), le tourisme, le champ social, politique et culturel…
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