Une légende court : certains cafés auraient le pouvoir magique de transformer leur environnement, d’apporter à eux seuls convivialité et mixité dans des endroits « assoupis », de les sortir de « l’oubli » dans lequel ils seraient tombés. Ces bars auraient des vertus que d’autres ne posséderaient pas.
Cette minorité ciblée de cafés sont constamment portés aux nues dans les médias bruxellois et mis sur un piédestal par nombre de discours politiques, auréolés de vertus « revitalisantes » que l’on dirait innées.
Souvent présentés comme des espaces ouverts à la « mixité » et à l’échange, les nouveaux cafés « à la mode » semblent pourtant n’être qu’un nouvel « entre-soi » destiné à un public très ciblé. Aussi, le café « branché », loin de s’intégrer dans les quartiers populaires, contribue plutôt à les transformer.
Quelles sont les réalités qui se cachent derrière l’omniprésent discours sur la mixité sociale ? Quels sont les effets réels de l’installation de certains commerces « alternatifs » dans un quartier populaire ?
Les vertus sociales des cafés « branchés » et le caractère « naturel » de leur multiplication dans la ville méritent d’être questionnés. Voilà l’objet du dossier de ce « Bruxelles en Mouvements ».
Un dossier réalisé par Gwenaël Breës, Mathieu Van Criekingen et Daniel Zamora.
Publié dans le n°266 de « Bruxelles en mouvements » (septembre-octobre 2013).